Mon frère

 

Aujourd’hui cela fait 33 ans que mon frère est parti, il me manque toujours autant.

Mes parents ont divorcés quand j’avais deux ans et j’ai reporté l’amour d’un père manquant sur mon frère.

Il était toujours là pour moi, à l’adolescence je trouvais même qu’il était un peu trop là. Mais à l’adolescence on ne supporte pas grand chose, surtout pas qu’on nous dise ce qu’on doit faire alors qu’à 16 ans on pense tout savoir, mais comme disait Monsieur Gabin : Maintenant je sais qu’on ne sait jamais.

Maintenant je sais qu’il voulait me protéger, mais j’étais une petite conne et je ne comprenais pas, je lui en voulait de m’empêcher d’aller dans des endroits pas trop fréquentables ou de traîner avec des mecs un peu louche, ou de m’empêcher de fumer.

Quand je suis rentrée au lycée, il m’avait interdit d’aller dans un café près du lycée et bien le premier jour de lycée je suis allée dans ce café et j’ai su après que la fréquentation de ce bar  c’était pas top, mais bon avec mon esprit de contradiction c’était interdit donc je l’ai fait.

Je me souviens d’un jour ou il avait trouvé dans une mes poches un paquet de clopes, il avait engueulé ma mère.

Plus tard il m’emmenait avec lui en boite de nuit, à Paris. Je me rappelle de certaines nuits où il avait un peu trop bu, il venait gratter à mon volet pour ne pas réveiller mes parents, on se mettait dans le salon, on écoutait des chansons et on restait dans les bras l’un de l’autre, à chanter et pleurer  ensemble.

Je me rappelle aussi d’une phrase qu’il me disait souvent quand je disais qu’à 18 ans je partirais de chez mes parents et que je ferais ce que je voulais, cette phrase c’était : profite bien d’être chez maman tu verras quand tu seras chez toi et que tu t’affûtera le bec sur la table car tu ne pourras pas te payer à manger.

Il me disait aussi de me méfier des garçons, de bien choisir pour éviter de souffrir.

Il m’emmenait en vacances, nous qui n’étions jamais partie car nos parents n’avaient pas les moyens de payer des vacances. Ces vacances je les savouraient.

Plus de 30 ans ont passé et il me manque toujours autant, maintenant j’arrive à penser à lui sans pleurer,  mais pendant des années ce n’était pas possible, je gardais toujours dans ma chambre un petit sac avec des vêtements de rechange qu’il laissait chez nous au cas où, je portais un de ces manteaux. Ce sac je l’ai toujours, mais plus dans ma chambre, mais il n’est pas loin. Le manteau ma mère me l’a repris elle ne devait pas supporter de le voir sur moi.

Je pense très souvent à lui, j’aurais aimé qu’il fasse encore partie de ma vie, j’aurais aimé qu’il connaisse mon fils, mon mari, qu’il soit là, pas loin, tout simplement.

Mais il n’est plus là, enfin si dans mon cœur et dans mes pensées mais je ne peux plus le serrer dans mes bras et ça me manque toujours autant.

 

 

 

7 comments

  1. Gem says:

    Ce que tu décris là c’est de l’émotion à l’état pur et c’est un inestimable trésor que tu conserves en ton coeur, où ton frère reste toujours présent et vivant malgré les années qui passent…
    Tu m’as fait versé ma larme ce matin…
    Je t’embrasse très fort ma belle

    • Lyloo
      Lyloo says:

      Coucou ma Gem, désolée pour la larme, j’avais envie de mettre ce petit texte cela m’a fait du bien de parler de lui, il me manque tellement, même si maintenant j’arrive à penser à lui sans pleurer.
      Gros bisous ma belle

      • Gem says:

        t’inquiète je comprends tout à fait 🙂 j’ai toujours eu la larme facile quand quelque chose m’émeut 🙂 rohhhhhhhh mais qu’est ce qu’il est moche ce verbe quand tu le conjugues…. m’émeut, on dirait qu’on parle en langage de vache mdr; Gros bisous ma belle

  2. Carole says:

    Tres émouvant ma cop . C’est un très bel hommage que tu rends à ton frère qui j’en suis sûre n’est pas très loin de toi . Je t’embrasse ma cop
    N’oublie pas que je suis la si tu as besoin d’en parler

Répondre à la carne Annuler la réponse.